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La détention prolongé de François Beya à l’ANR sans jugement place la RDC sur la liste des États prédateurs des droits de l’homme, selon Lubaya

Le député national Lubaya Claudel André  déplore la détention de François Beya depuis 50 jours à l’Agence nationale de renseignement (ANR). Cette détention, dit-il, est “sans acte légal d’accusation et en violation manifestement délibérée de ses droits fondamentaux garantis par notre Constitution et par les instruments juridiques internationaux de protection des droits de l’homme ». Selon lui, ceci « renforce le caractère extrêmement arbitraire de son arrestation et remet en cause les principes mêmes qui sous-tendent l’État de droit ».

“Enfermé à l’ombre du silence par le fait du prince ; sans jugement, sans assistance d’avocat et sans condamnation, en violation des articles 18 et 19 de la Constitution, 9 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et 6-7 de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples, l’ancien Conseiller spécial est livré à la merci de l’arbitraire, dans l’indifférence obséquieuse du Ministère de la Justice et celui des Droits Humains ainsi que de la Commission nationale des droits de l’homme. Ces conditions pour le moins attentatoires le mettent en insécurité physique, juridique et judiciaire de même qu’elles placent la RDC sur la liste des États prédateurs des droits de l’homme”, dénonce-t-il.

Et de poursuivre :

“En l’absence d’une procédure judiciaire honnête et d’une accusation irréprochable, l’affaire François Beya, dont le supplice énerve les lois du pays de même qu’il heurte le bon sens le plus élémentaire devrait nous interpeller sur notre entendement de l’État de droit. Plus rien, sauf le désir d’arbitraire de ses geôliers ne justifie son maintien dans une détention aux contours visiblement contestables. Laisser perdurer cette infamie, c’est consacrer l’usage excessif et abusif du pouvoir et le règne de l’arbitraire dans un pays qui s’apprête à prendre part, le 28 mars prochain à Genève, à la 49ème Session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies et à accueillir début juillet, Sa Sainteté le Pape François”.

De ce fait, l’élu de Kananga appelle le Chef de l’Etat à l’arbitrage pour la libération de François Beya.

“C’est pourquoi, fort de ma charge d’élu, j’en appelle avec respect à la bienveillance et au juste arbitrage du Président de la République, Magistrat Suprême, dont l’étoile soit être préservée, et qui sort de la Présidence de l’Union Africaine auréolé d’un prestige certain, pour que cette affaire ne constitue pas une souillure sur son parcours ni un tas d’immondices devant sa cour et qu’il use de tous les moyens légaux en son pouvoir pour que le citoyen François Beya Kasonga ; époux, père et grand-père qui, par sa volonté et sa décision, a servi la Nation en qualité de Conseiller spécial en matière de sécurité, soit remis vivant, sain et sauf, à sa famille. Et l’histoire retiendra que le Président de la République a rendu justice et agi avec équité dans une affaire controversée”, a déclaré Claudel Lubaya.

Alors conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, François Beya avait été arrêté le 5 février à sa domicile en présence de Jean-Hervé Mbelu, administrateur général de l’ANR et quelques uns de ses agents, des éléments de la détection militaire des activités anti patrie (DEMIAP) ainsi que le Commandant de la 14ème région militaire le Général Ilondo. Le porte-parole du Chef de l’Etat Tharcisse Kasongo affirmait que « les enquêteurs avaient des indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale ».

Certains collaborateurs de François Beya sont également aux arrêts à l’ANR dont ses deux protocoles, son secrétaire particulier et son garde du corps. Depuis, aucune nouvelle sur l’évolution de l’enquête.

Fonseca MANSIANGA

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