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RDC : Affaire François Beya, Lubaya Claudel André dénonce « une détention illégale » [DOCUMENT]

Un mois et demi depuis son interpellation par les services de l’Agence National des Renseignement (ANR) le 05 février 2022 à son domicile, François Beya Kasonga, ancien Conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité nationale est toujours en détention sans qu’aucune charge ne lui soit officiellement signifié.

Apparemment « malade » selon ses proches et n’ayant toujours pas eu droit à un avocat conseil de son choix, une situation ubuesque que le Député élu de la Circonscription de Kananga, Lubaya Claudel André qualifie de la « décapitation de l’Etat de Droit ».

Pour lui, « son arrestation et son maintien en détention au-delà de la durée de la garde-à-vue autorisée par la Constitution et les lois de la République ne trouve aucune explication sauf dans l’arbitraire qui peut justifier cet état de chose ».

Lubaya revient sur l’unique communication à ce jour et lue à la télévision nationale par le porte-parole du Chef de l’Etat en date du 08 février 2022 où il était fait mention d’une « affaire relevant de la sureté d’Etat et dont seule l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) a la compétence exclusive qui ne communique pas sur ses activités ».

Les indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale en possession des enquêteurs n’ayant jamais été étayés et les investigations s’enlisant, Lubaya Claudel André compare cette nouvelle « affaire d’Etat » aux « heures sombres » de la dictature de la 2ème République qui a vu mourir des personnes innocentes dont son propre père, le ministre et ancien député André Guillaume Lubaya sur « des simples communiqués de la Présidence de la République ». Une situation qui « exhume les vieux démons et précipite l’opinion dans les spéculations de toute nature qui ne laissent pas indemne » écrit-il.

Lubaya trouve et dit « inadmissible qu’un citoyen qui du reste, n’est exempt de reproches et qui bénéficie de la présomption d’innocence… dans un Etat de Droit, être détenu au secret 45 jours après sans assistance judiciaire et ne soit transféré devant un magistrat compétent ».

Qualifiant cela d’une « mesure extrajudiciaire contraire aux lois de la République et aux principes élémentaires de l’Eta de Droit… Comme aussi la privation à l’intéressé de son droit à l’assistance d’un avocat de son choix qui est également en contradiction fragrante avec les dispositions de l’article 19 de la Constitution… ».

Le député national conclut qu’« Au regard de ces dispositions constitutionnelles, en l’absence des clarifications officielles et d’une procédure judiciaire régulière, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la détention de Monsieur François Beya est illégale. Elle constitue une tache de boue qui souille les institutions en place et met en cause tous les efforts de consolidation d’un éventuel Etat de Droit en RDC ».

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